Par Pascal Languillon, fondateur de Luxe Wellness Club.
Il existe des lieux qui dépassent les mots, des refuges si puissants qu’ils redéfinissent notre rapport au luxe, à la nature et à nous-même. Buahan, a Banyan Tree Escape, fait partie de ceux-là. Situé à environ 40 minutes au nord d’Ubud, en surplomb d’une vallée luxuriante traversée par la rivière Ayung, ce sanctuaire à ciel ouvert a été conçu pour provoquer une reconnexion profonde. C’est un lieu de contemplation, de dépouillement et de véritable transformation. Voici le récit de mon expérience.
C’est au détour d’un virage sinueux, quelque part au nord d’Ubud, que j’ai découvert l’un des plus beaux secrets de Bali : Buahan, a Banyan Tree Escape. Dès l’arrivée, une chose est claire : on entre ici dans un autre monde. Un monde sans murs, sans portes, sans artifices. Un monde où l’on dort à ciel ouvert, dans le confort absolu, bercé par les sons de la forêt tropicale.
J’avais entendu parler de ce lieu expérimental où le luxe s’efface au profit de l’essentiel, mais je n’étais pas pleinement préparé à ce sentiment de pure liberté que j’allais ressentir.
Dès mon arrivée, le ton était donné. L’accueil, discret mais chaleureux, m’a guidé vers le cœur du resort via un sentier bordé de fleurs sauvages, accompagné par les chants d’oiseaux et le bruissement des feuilles. Loin de l’agitation d’Ubud, Buahan offre un luxe sans ostentation, en parfaite harmonie avec son environnement naturel. Ici, tout est pensé pour encourager la lenteur, l’observation et la pleine présence. Pas facile pour moi qui suis un hyperactif !
« No walls, no doors » : un concept radicalement ouvert
Le concept fondateur de Buahan est audacieux : « no walls, no doors ». Autrement dit, aucune cloison ne vient interrompre le lien entre vous et la nature. Le resort est constitué de 16 balés — des villas traditionnelles balinaises revisitées — toutes entièrement ouvertes sur l’extérieur. Le vent, les sons de la forêt : tout entre et circule librement.
Mais que les plus frileux se rassurent : confort et intimité ne sont en rien sacrifiés. Le design de chaque unité est tel que vous ne voyez jamais vos voisins, et la brise naturelle suffit à vous rafraîchir. Ce choix d’ouverture totale induit une nouvelle façon de vivre : on découvre ce que cela signifie de dormir au rythme de la nature, sans filtre.
Ma villa, la « Rainforest Pool Bale », était une pure merveille. J’y ai découvert un vaste espace en bois recyclé, un lit à baldaquin protégé par une moustiquaire vaporeuse, une magnifique salle de bains, et une piscine à débordement semblant se fondre dans les arbres. Les matières nobles — bois ulin, pierre volcanique, coton biologique — sont omniprésentes. Tout ici invite à ralentir, à lire un livre, à observer les nuages glisser sur les sept sommets sacrés visibles au loin. On se sent chez soi, et pourtant au bout du monde.
L’attention a été portée sur le moindre détail : Un superbe peignoir de style jungle est mis à disposition (j’en ai acheté un en souvenir), ainsi que le chapeau de style safari. Et que dire du plaisir simple mais intense de prendre un bain chaud dans la grande baignoire en cuivre, tout en écoutant le bruissement de la forêt tropicale ? Une symphonie naturelle tellement relaxante.
Malgré l’ouverture complète de la villa, je n’ai jamais ressenti le moindre inconfort. À vrai dire, cela m’a même semblé plus naturel que de dormir dans une chambre climatisée. Et pour ceux qui pourraient craindre de se retrouver ainsi en pleine nature, à cause des animaux, je dirais simplement que je n’ai eu aucune peur. Il faut dire que dans mes jeunes années, j’ai dormi dans la forêt amazonienne dans des conditions spartiates… alors ici, c’était presque du luxe sauvage apprivoisé !
Buahan n’est pas un simple hôtel, c’est une philosophie. Chaque détail raconte une histoire : les meubles sont sculptés dans du bois recyclé, les tissus teints naturellement, les murs construits à la main, sans béton, pour respecter la terre. On sent que ce lieu a été pensé avec une attention extrême à l’impact environnemental. Ici, le luxe est durable, discret, respectueux, et cela fait toute la différence.
Un sanctuaire de bien-être en pleine nature
L’un des moments les plus forts de mon séjour fut sans doute le rituel de purification dans une cascade, située à quelques minutes de marche du resort. Guidé par un prêtre balinais, nous avons cheminé à travers la jungle, jusqu’à ce sanctuaire naturel où l’eau tombe avec force sur les rochers.
Là, au cœur d’un écrin de verdure, le rituel a débuté par des prières et des offrandes, avant que je sois invité à passer sous la cascade pour me purifier.
L’eau froide frappant le corps, les chants sacrés résonnant entre les arbres… J’ai ressenti une libération intense, un lâcher-prise total. Ce moment de grâce, profondément ancré dans la tradition balinaise, restera gravé dans ma mémoire comme une forme de renaissance.
Le spa de Buahan porte le nom de « Toja », qui signifie « eau » en balinais. Fidèle à l’esprit du lieu, il se déploie lui aussi en pleine nature, dans des pavillons ouverts sur la forêt. Les soins y sont holistiques, inspirés de la sagesse balinaise et réalisés avec des produits locaux, 100 % naturels.
J’ai testé le soin signature « Buahan Bliss » : un véritable voyage sensoriel. Après un brossage à sec stimulant la circulation, vient un massage profond aux huiles essentielles de gingembre et de citron kaffir, suivi d’un enveloppement aux herbes chauffées. L’expérience se termine par un bain floral dans une vasque en pierre, avec vue sur la canopée.
En complément, des activités bien-être sont proposées chaque jour : yoga au lever du soleil, méditation guidée, bains de forêt, rituels de purification avec un prêtre balinais. Ici, le bien-être est une invitation à se reconnecter, non un programme imposé.
Une gastronomie végétale, locale et inspirée
L’Open Kitchen, le restaurant du resort, propose une cuisine créative, majoritairement végétale, suivant une philosophie « zero kilometre » : 70 % des ingrédients proviennent du potager ou de fermes situées à moins d’une heure. Le chef Eka Sunarya revisite les recettes traditionnelles balinaises avec une grande finesse.
Le petit-déjeuner, servi à la carte, est un régal : fruits exotiques, pain au levain maison, porridges parfumés, kombuchas artisanaux. Le soir, les menus changent chaque jour.
Mon coup de cœur ? Un rendang de champignons sauvages aux saveurs profondes, accompagné d’un riz noir croquant. Le Botanist Bar, quant à lui, propose des cocktails à base de plantes médicinales, des infusions glacées et un cidre de mangue savoureux
Le tout est servi dans une atmosphère douce et élégante. Le service est d’une gentillesse exemplaire, attentif mais jamais envahissant.
Verdict
Buahan est une retraite unique, radicale et profondément inspirante. Un must pour les amoureux de nature sauvage et de luxe éthique. C’est un sanctuaire pour ceux qui veulent écouter le silence, respirer l’essentiel, se reconnecter à eux-mêmes. Buahan est bien plus qu’un hôtel : c’est une expérience initiatique. Il réconcilie l’homme avec la nature, le luxe avec la sobriété, la technologie avec le silence. C’est un lieu où l’on peut vraiment se déconnecter, ralentir, et se redécouvrir. Ce n’est pas un endroit pour tout le monde. Mais si vous cherchez une expérience luxueuse, sauvage et transformatrice, alors Buahan est l’un des plus beaux cadeaux que vous puissiez vous faire.
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